Le blog des équiciens

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Groupes ou séances individualisées, l'intérêt spécifique de l'accompagnement de groupe 2/3

Article issu de la Revue de la Médiation Equine N°5 - 2014

 

Par Johanne Bérigaud, psychologue clinicienne exerçant au C.S.AP.A de Metz, Equicienne et formatrice à Equit'aide.

 

Cet article fait suite à un premier article visible ici

 

Le choix de l'accompagnement est en référence avec le projet individuel de la personne ; c'est en s'appuyant sur ce projet individuel que va s'élaborer et se construire le projet individualisé de la personne. Voici quelques idées pour une orientation vers un accompagnement en groupe :

  • Entrer en communication avec ses pairs, dans l’action et en utilisant la parole ou tout autre mode de communication.
  • Agir avec d’autres (cheval – humain ).
  • Prendre sa place dans le groupe.
  • Permettre des temps à plusieurs et des temps personnels (possibilité de mener son expérience avec son cheval sans être déstabilisé par les autres ; mener des expériences seul et pouvoir coopérer avec les autres)
  • S’organiser avec les autres
  • Pouvoir être seul en présence des autres et mener son projet à son terme.
  • Se situer parmi ses pairs dans différentes positions : membre du groupe, individu pouvant mener des expériences de façon indépendante, en position d’être aidé ou d’aider
  • Pouvoir appréhender des règles de façon positive et pas seulement restrictives de libertés : (re)découvrir que la loi sert à limiter mais aussi à protéger. Faire l’expérience que l’on est tous soumis à la Loi.
  • Ce peut être une aide à celui qui ne parvient pas à se détacher de son milieu familial.

En lui permettant de construire des liens sociaux avec un petit nombre de personnes, de s’identifier à ceux qui ont réalisé ou qui élaborent actuellement le même travail psychique que lui, la situation de groupe pourra l’aider à se séparer, à accepter les pertes et à découvrir d’autres plaisirs.

 

Quelques pistes pour l'orientation vers le groupe :

• Le groupe peut être indiqué lorsque la personne a besoin d’enveloppe au sens d’un fonctionnement groupal, quand il a besoin de se sentir contenu.

• Compte tenu de leurs difficultés personnelles, la relation duelle peut être angoissante pour certaines personnes. La situation individuelle peut être vécue comme séductrice, intrusive, envahissante et mobiliser les défenses de la personne.

• Certains auteurs préconisent le groupe pour des personnes ayant vécu des carences affectives précoces et importantes ou pour des enfants abandonniques pour lesquels la situation de relation individuelle risquerait de redoubler le traumatisme ( ref.Pierre PRIVAT).

 

«L’approche groupale peut être un point d’ancrage pour certaines pathologies, correspondant à un besoin de se mettre à distance de l’adulte».

 

La situation de groupe semble pouvoir répondre en priorité à toutes les questions qui touchent au vivre ensemble, à un rôle social à expérimenter ou faire évoluer, à une place à prendre, à une identité à affirmer. Ce peut être une aide à celui qui n’accepte les règles, qui n’en comprend pas la nécessité. Certaines personnes ont manqué de limites, de règles, et ont besoin de construire leurs capacités d’acceptation de la frustration, de ne plus être dans l’immédiateté du désir, de pouvoir attendre ou différer par exemple. Le cadre posé et tenu pour le groupe peut assumer cette fonction

Les meilleures indications de groupe concernent les personnes qui ne parviennent pas à articuler leur vie somatique et leur vie psychique et qui éprouvent des difficultés à mentaliser. Certaines peuvent se figer sur la réalité, comme s’ils n’avaient pas d’imaginaire, d’autres au contraire peuvent avoir une vie fantasmatique quasiment débordante. Pour certaines personnes inhibées, la situation de groupe est moins angoissante, car elles peuvent utiliser par moment et plus facilement que dans une situation individuelle le retrait, le repli.

Le groupe offre une possibilité de décentration lorsque la personne manifeste de façon récurrente une force d’opposition passive importante qui peut mettre le soignant référent en difficulté et pourrait conduire éventuellement au rapport de force, en situation individuelle.

 

En conclusion, décider d'un accompagnement en individuel ou en groupe pour une personne, constituer un groupe aidant et structurant pour chacun de ses participants est une opération qui peut se révéler complexe. Il me semble que pour disposer de repères pour poser une indication pertinente pour la personne, il soit nécessaire de :

 

1. Bien connaître cette personne, ses difficultés, ses ressources et ses besoins, grâce à des rencontres individuelles préalables ou par les informations de son entourage (professionnel, famille...)

2. Connaître les contre-indications de groupe

3. S’interroger sur les priorités pour aider cette personne

4. Connaître les apports spécifiques de la médiation groupale et individuelle avec les chevaux

5. Mettre en lien ces différents points dans un projet individualisé pour cette personne.

 

Suite et fin de cet article dans le prochain article : comment passer de séances individuelles à un accompagnement en groupe ? (voir 3/3)

 

 



25/09/2015

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