Groupes ou séances individualisées, que choisir ? 1/3
Article issu de la Revue de la Médiation Equine N°4 - 2014
Par Johanne Bérigaud, psychologue clinicienne exerçant au C.S.AP.A de Metz, Equicienne et formatrice à Equit'aide.
La question de l’accompagnement en groupe ou en individuel pose la question de l'orientation. Celle-ci se discute en équipe et entre la personne et son référent.
L'objectif principal : avoir une vision la plus globale possible de la personne.
Pour cela, je m’appuie :
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Sur les informations que me transmettent mes collègues et référents de la personne (dans d'autres situations cela peut être les parents, conjoint..
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Sur ce que la personne peut me dire
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Sur les spécificités du /des handicaps de la personne et des repères en référence avec les « grands » stades de développement de tout individu
Les questions fondamentales à se poser :
Qui est la personne que j'accueille ? Pourquoi vient-elle ? Est-ce une démarche personnelle ? Porter par un tiers (famille, institution...)? Quel est son projet? Comment l’aider, la soutenir dans ce projet ? Quels sont les moyens qui seront les plus adaptés ? Je dois prendre en compte l’aspect cognitif, affectif, social et la vision du monde de la personne. Dans le cadre de la pratique d'équicien, cela renvoie à l’élaboration et la construction du projet individualisé.
La mise en place d'une séance individuelle ou de groupe se fait au regard du cadre des pratiques de l'équicien à savoir :
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l’unité de temps, de lieux, de personnes et de chevaux,
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le respect des règles de sécurité
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La mise en place d’un cadre clair et défini pour chacun des participants.
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L’attention portée à chacun, tout ayant une vision d’ensemble de la situation.
Qu’il s’agisse d’une séance individuelle ou de groupe, les mêmes questions se posent et prennent en compte les besoins des personnes et des chevaux. Les exigences restent les mêmes en terme de sécurité (physique et psychique) de respect des espaces, de respect de l’intégrité de la personne et du cheval, de définition de la place de chacun. Cependant la situation de groupe mérite une attention particulière et fait appel à des connaissances de la vie sociale des chevaux entre eux ; qualité des interactions et des relations, degré d'affinité...
L’équicien, tout en veillant au cadre doit accepter de ne pas « tout » voir, de ne pas « tout » entendre, de ne pas « tout maîtriser ». Certaines situations lui échappent et se font sans lui entre les personnes et les chevaux.
Sur le plan humain :
Dans le cas d’un projet de groupe, il est utile de se poser la question du « dénominateur » commun qui va ressortir des projets individualisés. Cela donne le fil rouge au projet du groupe. Par exemple, avec des personnes particulièrement agitées, agressives voire violentes, sans limite, qui se mettent en danger et/ou mettent en danger les autres, je vais plus particulièrement mettre l’accent sur les règles de sécurité, sur le respect de l’autre (humain, cheval), sur les limites (l’interdit de passage à l’acte). Ces constantes sont la base de mon projet de groupe.
En situation individuelle, la personne peut vivre la question du cadre, la pose des interdits et des limites, comme une pression, comme une menace, une agression qui atteint sa personne. La même interdiction, en groupe, pourra être perçue comme une protection à son égard, pour faciliter le fonctionnement collectif...Dans ce cas; la consigne ne s’adresse pas à la personne seule mais au groupe. Les personnes elles-mêmes reprennent ces règles (les interdits, les limites, mais également les autorisations) entre elles et la rappellent aux autres, chacun devenant « co-aidants ».
Suite dans un prochain article : l'intérêt spécifique de chaque type d'accompagnement (voir 2/3)
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