Le blog des équiciens

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Synthèse d'une année d'accompagnement en équicie

Témoignage issu de la synthèse réalisée avec l’usager à l’issue de son projet individualisé



Frédérique, 51 ans – usager du Centre Edison – projet d’Octobre 2016 à Octobre 2017 – 1 séance par semaine à Equit’aide – Lixière.

 

Le Lieu : « Ce que m’apporte ce lieu »

« Je me suis habitué au lieu ; c’est un lieu où je me sens en confiance, où je peux être moi, sans surveiller ses arrières.Quand tu es libéré de ça, tu n’as pas peur d’être maladroit, d’être jugé. C’est une question de confiance ».

« Ça vient aussi, surtout de l’encadrement, des intervenants. C’est un peu libérateur ».

« C’est un lieu où je me sens bien … être libre. Je n’ai pas besoin de me cacher, de minimiser les trucs, les sentiments, d’atténuer les émotions. D’être toujours obligé de jouer un rôle, de se cacher, de se sentir juger ».

 

Les chevaux : « Qu’avez-vous appris du cheval ? »

« Au départ, j’ai toujours vécu avec des animaux, au départ la présence d’une bête, d’un animal ça m’apaise, c’est un anti-stress. »

« Ce que ça m’a appris …. Par rapport à mes distances, mes placements dans l’espace, mon positionnement ça m’a aidé a plus facilement me repérer. Ça m’a aidé au niveau motricité, à travailler sur mes faiblesses, ma dyspraxie. Les exercices avec les repères au sol, pas forcément simples au début mon aidé pour ça.

 

Au niveau de la relation : Vis-à-vis de Light (jument) (Frédérique a rencontré plusieurs chevaux avant de poursuivre régulièrement les séances avec Light).

« Grâce au temps : je pense que j’aurais développé le même type de relation avec le cheval dont je me serais occupé. La gestuelle aurait peut-être été différente. Au départ, émotionnellement je ne suis pas plus attaché à elle, même si j’avais envie de continuer avec elle. Cela reste inter changeable (…) plus tu passes du temps, plus tu comprends ; au niveau affectif, je me protège, par peur de la déception mais c’est comme ça avec les humains »

« Ce n’est pas une charge affective très forte … un détachement … ou pas d’attachement ? Où j’évite ! » (rire)

« Je ne m’attend à rien de spécifique, je suis ouvert au changement, c’est ma matinée à moi. Je n’arrive pas avec quelque chose en tête de particulier, je saisis ce que l’on me propose. »

« Importance pour moi du temps, du temps d’adaptation, au lieu, aux gens, au mode de fonctionnement du lieu et des personnes ; les premières fois j’étais dans l’observation de l’humain (rire) » ; « j’ai arrêté d’observer quand je me suis senti à l’aise, sinon j’étais sur la défensive. Une fois en confiance c’est possible de choisir et d’avoir de l’intérêt pour des nouvelles expériences. Quand je me sens en confiance c’est plus simple après de dire ce que j’ai envie de faire, d’exprimer mes envies sans peur d’être jugé … je suis sur la voie (rire). »

« Les chevaux je connaissais au sens équitation classique, j’ai fait quelques cours. Mais ça n’a rien à voir avec ce que l’on a fait nous ! » 

« Light m’a appris qu’ils sont très attentifs à l’environnement, aux distances. Que quand ils veulent quelque chose ils savent se faire comprendre aussi. On peut leur faire faire plein de choses si l’on est délicat. On ne s'impose pas par la force, c’est plus subtil que ça ! Il n’y a pas de rapport de force. Ça fait partie de moi aussi, j’ai du mal à m’exprimer, à leur donner des « ordres ». Je ne suis pas fait pour ça »(…)  « Là avec Light je me suis imposé d’une autre façon : j’ai utilisé le gestuel, le toucher. Elle a appris à me connaître et moi aussi ». « J’ai appris l’importance du respect mutuel, l’importance d’être concentré, d’être avec le cheval. »

« Au début mon observation était globale, je me concentrais sur l’environnement, j’étais « partout » ! Petit à petit j’ai pu me concentrer sur le cheval, je me sentais en sécurité ».

« Avant ce qui m’aurait gêné ça aurait été le changement de personnes (les co-equiciennes : passage de Cécile à Julianne). Aujourd’hui ce n’est plus le cas, peut-être aussi parce que l’environnement et le cheval restent le même ».

« Je me sens en évolution car je suis dans un lieu où je me sens bien, en sécurité, où je ne me sens pas agresser. C’est vraiment le plus important par rapport au reste ! »

« Avec les animaux il n’y a pas d’ambiguïté, il n’y a pas de trucs faux, c’est ça il n’y a pas de fausseté, c’est plus simple, c’est plus dans le ressenti, sur soi-même ».

 

« Conclusion » :

« J’ai plus de confiance en moi et en mes capacités, j’arrive à bâtir quelque chose, quelque chose de concret = une relation. Ça donne plus ou moins de confiance (…) avec le temps, si on prend le temps, on peut bâtir quelque chose …. La prochaine étape ce sera avec les humains ! »(rire).

« C’est une bonne évolution pour moi, y compris dans mon quotidien. Il y a une amélioration dans mes rapports, ma relation avec les autres a évolué. J’ai plus de facilité à m’exprimer quand quelque chose me stress ou me fait chier ! Je suis nettement moins agressif dans mon approche. Pour régler mes problèmes je suis moins agressif aussi, je parle plus calmement ».

« Ce que je recherchais ?  Me sentir en sécurité, sans personne qui me juge négativement, qui me surveille de manière négative, d’être respecté dans ma manière de faire. Me retrouver face à moi-même, à mes angoisses ! Le cheval et l’activité … ça a été libérateur pour moi ! C’est mon refuge qui m’a permis de réfléchir à pas mal de choses. Il y a eu une cohérence de l’expérience avec mes attentes ».

« Ma crainte majeure c’étaient les intervenants et combien de temps j’allais mettre pour être en confiance, je me suis étonnée de la rapidité que ça a pris ! »

 

Poursuite ?

« J’aimerais essayer de me faire entendre sans contraintes, dans une plus grande liberté, trouver une espèce d’osmose…. Avoir le moins de contraintes extérieures possibles et travailler sur la relation pour m’aider dans mon évolution personnelle à être à l’écoute de moi et de l’autre ».

« Voilà c’est pas mal pour quelqu’un qui a du mal à s’exprimer ! » (Rire).

 

 



01/03/2018

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