Le blog des équiciens

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Equisens, une idée de la collaboration entre moniteur et équicien

Article issu de la Revue de la Médiation Equine N°5 - 2014

 

Entretien avec Sabine Chapuis, éducatrice spécialisée, en fin de formation d'équicienne, fondatrice de l’association Equisens, en Bourgogne.

 

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RME : Quelles formations avez vous faites ?

S.C. : je suis éducatrice spécialisée, j'ai fait la formation FENTAC et la formation d'équicien, sans oublier au préalable un Bac pro d’exploitant agricole. Travailler avec un moniteur s’est d’abord basé sur le fait de couvrir certains risques que mon diplôme FENTAC ne garantissait pas. Ce moniteur encadrait déjà des personnes en situation de handicap dans un centre équestre et avait un certain savoir-faire. A Equisens depuis 2007, il s’occupe des apprentissages équestres alors que je suis beaucoup plus dans le relationnel. Dès qu’il s’agit de thérapeutique, du domaine psychologique, d’un suivi plus individuel aussi, la personne est orientée vers moi. Lui va vers les groupes, pour des projets d’apprentissages équestres. Tout naturellement, il a avec lui les cas sociaux, ado et pré-ado, qui sont souvent dans une rupture scolaires et/ou sociale. Il travaille sur les acquisitions théoriques de base en équitation et permet ainsi à ces jeunes de reprendre goût aux apprentissages, de leur redonner confiance face à l’examen (les Galops) et d’avoir leur premier beau diplôme bleu-blanc-rouge ! Du coup, les enfants réinvestissent les apprentissages, même théoriques, et reprennent beaucoup plus facilement le chemin de l’école.

 

RME : Comment déterminez vous cette répartition ?

S.C. : je suis tous les nouveaux arrivants pendant quatre séances d'observation et, en fonction de la pathologie, du handicap, de la demande (pédagogique ou thérapeutique), je dirige la personne vers notre moniteur ou vers moi. Bien sûr, cette répartition peut varier ! Parfois, j'accompagne un enfant pendant un an puis il passe ensuite dans les cours de Julien, pour un projet sur les apprentissages. Lorsque les enfants ont jugulé leurs peurs, Julien, pour un projet sur les apprentissages. Lorsque les enfants ont jugulé leurs peurs, leurs blocages divers et qu’ils demandent à faire du trot enlevé, à diriger seul leur cheval, je leur propose de passer avec lui. L’enfant est alors très fier de passer « dans la classe au-dessus » et d’entrer dans la technique pour aller vers plus d’autonomie. Par la suite, certains ont pu être orientés vers des cours en centres équestres classiques, comme n’importe quel enfant. A Equisens, le moniteur a donc un rôle essentiel de maillon vers la réinsertion.

 

RME : qu’est ce que la formation de moniteur apporte à Equisens ?

SC : une technique pédagogique sur le plan équestre. C'est vraiment  un métier d’encadrer des groupes, de leur apprendre des règles, des techniques, du « comment fait on ? ». Ces techniques permettent à nos publics d’être beaucoup plus autonomes à cheval. Ils peuvent aller aux trois allures, sauter une petite barre Autant d’occasions de maîtriser leurs émotions et d’être fiers d’eux-mêmes. Ils dirigent le cheval, seuls, ce qu’un équicien n’est pas censé leur apporter puisqu’il doit légalement tenir les chevaux en longe. Cette complémentarité des compétences nous permet donc un accompagnement plus vaste, jusqu’au maximum de ce que peut faire une structure comme la notre pour ses publics.

 

L'avis de Julien Blache, moniteur à Equisens

"Travailler avec une équicienne m'a apporté une autre manière de voir la réalité émotionnelle de mes élèves. Je relève des indicateurs de comportements que je ne prenais pas en compte auparavant. Cette collaboration a donc modifié ma façon de faire mon métier et m'a permis de développer des connaissances sur le handicap, d'adapter ma méthodologie à des publics différents. Globalement, je dirais que mon regard est plus attentif et mes objectifs plus modulables.

 

 

 

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25/09/2015

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