Le blog des équiciens

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Relation homme/cheval : interagir avec la mère pour faciliter l'apprentissage - partie2

Article issu de la Revue de la Médiation Equine N°8 - 2015

 

Synthèse d’études éthologiques réalisées par le CNRS-Université de Rennes1

 

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Parmi les pratiques d’élevage étudiées par l’Université de Rennes 1, l’étape du sevrage a fait l’objet de publications particulièrement instructives pour le sujet qui nous intéresse : comment l’objet de publications particulièrement instructives pour le sujet qui nous intéresse : comment améliorer la future relation du cheval à l’homme. Ainsi, l’importance des contacts sociaux dans le développement comportemental et émotionnel des jeunes chevaux a été étudiée tout d’abord à travers la relation de l’homme à la mère, dans les jours suivants la naissance. L’article précédent montrait à quel point le contact positif de l’homme à la mère, pouvait faciliter la future relation au jeune (voir Partie 1).

 

Le sevrage, en condition d’élevage, représente une autre période charnière car il impose un changement radical de l’environnement social. L’équipe de Rennes a donc étudié l’impact des manipulations de la mère par l’homme, pendant les jours précédant le sevrage. Une semaine avant, les couples mère-jeune ont été rentrés en box, quelques heures par jour. Dans le lot témoins, les juments et leur poulain n’ont eu aucun contact avec l’expérimentateur. Dans le lot expérimental, les mères ont eu des contacts positifs avec l’expérimentateur (brossage, apport de nourriture...), à raison de 15 minutes par jour. Durant la période d’interaction entre l’homme et la jument, l’intérêt du poulain allait croissant alors que la fréquence des comportements dirigés vers la mère (regards, tétées...) diminuait.

 

Les poulains des deux lots ont ensuite été testés (présence passive, test d’approche, test de tolérance d’un tapis de selle), 15 jours puis 30 jours après le sevrage. Une fois séparés de leur mère, les poulains expérimentaux passaient plus de temps à proximité immédiate de

l’expérimentateur. Tous se laissaient approcher et toucher alors que dans le groupe des témoins, plus d’un tiers fuyait le contact. Six poulains expérimentaux sur 8 acceptaient le tapis sur le dos contre seulement 2 poulains témoins sur 8, après une période d’approche bien plus longue. A noter que l’origine paternelle semble influer sur la réactivité des poulains, puisque ceux d’un même étalon tendaient à être plus distants de l’homme, quelque soit la nature du test.

 

Ces résultats confirment l’effet facilitateur de la mère dans l’établissement d’une relation au jeune et pour les futures manipulations, y compris à l’âge de 6 mois, alors que le poulain passe 60 % de son temps à distance de sa mère. On observe cependant de plus fortes variations de comportements à cet âge qu’aux périodes plus précoces, du fait d’une prise d’indépendance du jeune et d’un tempérament individuel plus marqué. Il est donc possible d’influencer positivement la relation à l’homme, par l’intermédiaire de bonnes relations à la mère, depuis la naissance jusqu’au sevrage, mais plus le temps passe, plus les résultats sont aléatoires. Cette médiation mérite donc d’être mise à profit à différents moments de la croissance du jeune.

 

Dans un prochain article, toujours à propos de la qualité de la relation homme-cheval, nous reprendrons une étude de l’université de Rennes 1, montrant l’importance de la présence d’équidés adultes, non aparentés, au moment du sevrage.


 



25/09/2015

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