Des nouvelles du projet de selle adaptée aux ateliers d'équicie!
Le projet "Fleur de Seille" porté par Sandra Martinez, sellier-harnacheur, en partenariat avec Equit'aide suit son cours. Elle nous en dit plus...
Le Blog des Equiciens : Peux-tu nous resituer le projet de création d’une selle adaptée aux activités d’équicie et nous dire où tu en es aujourd’hui ?
Sandra Martinez : Le projet Fleur de Seille émane d’une rencontre entre les besoins de matériels adaptés à equit’aide (exprimé par Isabelle CLAUDE) et mes compétences en tant que sellier harnacheur. Le projet avance très lentement car cette selle est réalisée sur un temps de bénévolat assez restreint. La mise en place de financement participatif, les prises de mesures, la commande du matériel et l’élaboration des croquis a été longue. Aujourd’hui la selle est en cours de fabrication : les quartiers sont terminés, ils vont être cousus au siège. Il restera les matelassures à réaliser et assembler.
BdE : Les équiciens ont à cœur le bien-être du cheval qui participe aux ateliers. Quelles garanties cette selle peut-elle apporter en terme de confort du cheval ?
S.M. : Cette selle doit être réalisée sur mesure. C’est LA condition de Fleur de Seille. On sait maintenant de source sûr qu’une selle inadaptée est destructrice et, en équicie, est parasite dans la relation « client - cheval » car comment peut-on être disponible à l’autre quand une selle vous pince le garrot ?
C’est la première garantie : une selle par cheval (dans l’idéal !), adaptée au dos et à la morphologie.
Ensuite la légèreté va être primée autant que faire se peut, car je reste un sellier convaincue du bénéfice d’un arçon en bois et métal (ossature sur laquelle est montée la selle). Celui çi a un certain poids certe, je vais jouer sur la matière autour pour alléger un maximum.
BdE : Le public accueilli par les équiciens est très diversifié. Comment cette selle pourra-t-elle être adaptée aux différentes personnes ?
S.M. : Cette selle ne sera peut-être pas adaptée à tous les publics mais très certainement à une grande majorité. Nous avons récoltés tous les atouts des selles utilisées en équicie : tapis selle, sur selle, etc.. Nous en avons conclu qu’il fallait réaliser une selle à siège plat et pas trop large (personne raide ou spastique, ne pouvant obtenir une descente de jambe rapidement par ex). Le siège plat permet une bonne sensation du pas, le bassin peut mieux ressentir le « 8 » impulsée par la cadence de cette allure. La matelassure est prévue fine, pour garder un contact proche, en terme de mouvement mais aussi de chaleur. Je rappelle qu’une selle adaptée n’a pas besoin tapis ! (si ce n’est pour protéger des salissures).
Les quartiers sont entièrement en velcro ce qui permet d’adapter des taquets aux formes diverses et variées. Enfin des anneaux sont fixés à l’avant pour y rattacher une poignée, une anse, ou autre.
BdE : Quelles sont les particularités de cette selle par rapport aux autres selles adaptées aux personnes en situation de handicap ?
S.M. : Sa particularité essentielle est qu’elle est sur mesure. Elle s’adapte à la personne et surtout au cheval.
BdE : Peux-tu nous donner une idée de la date à laquelle les premières selles pourraient voir le jour ?
S.M. : Aucune idée de date. Je veux prendre le temps de finir ce prototype et de le tester surtout. Il y a aura assurément des choses à refaire.
Et j’ai mon diplôme d’equicienne à décrocher en priorité en juin.
BdE : Comment imagines-tu la future commercialisation ?
S.M. : La future commercialisation est une question non résolue pour le moment, mais nous y pensons bien évidemment. Reste à connaître le marché réel car même si le projet porte beaucoup d’intérêt pour les équiciens, c’est un coût à prévoir, non négligeable.
BdE : Quelle serait la gamme de tarifs ?
S.M. : C’est un coût fixé sur devis car la selle et/ou tout autre matériel est réalisé selon une demande particulière, pas de sortie en série. Mais il est certain que le seuil minimum sera aux alentours de 1500€. Un arçon vaut 250€, le cuir et la peau 500€, la mousse, colle, fil, .. et main d’œuvre !! je vous laisse faire le compte…
BdE : Quels seraient les délais de livraison ?
S.M. : Il y a plusieurs déplacements, un avant la réalisation : prise de côte, écoute de la demande.
Un pendant la réalisation. Et la livraison finale. Impossible à dire, c’est au cas par cas. Un arçon met 6 à 8 semaines à arriver, la réalisation est longue et dépendra du nombre d’heure que je peux investir dedans par semaine. En tout cas plusieurs mois entre la commande et la livraison.
BdE : Peux-tu donner un petit conseil « matériel » aux équiciens ? Une adaptation facile à mettre en œuvre ?
S.M. : Bien ajuster les réglages ! On pense souvent qu’en ne serrant pas on fait moins mal, c’est faux.
Une muserolle ne doit pas être lâche. Il vaut mieux agir peu et bien que fort et de façon répétée. Pareil pour les licols !
Une sangle se RECULE d’au moins 3 vertèbres, c’est-à-dire derrière une bonne main à plat derrière le coude.
Pour la selle il suffit de passer sa main entre le garrot du cheval et le pommeau pour voir si ça coince ou pas. En glissant sa main du garrot jusqu’à la pointe de l’épaule sur un cheval sellé on peut facilement si la selle est trop étroite ou pas. Les panneaux (matelassures sous la selle) doivent être suffisamment écartés, cet espace s’appelle la goutière. Si ça n’est pas le cas peut être une autre selle dans la sellerie conviendra mieux.
Le tapis selle est intéressant mais peu de temps, et uniquement au pas.
BdE : Sandra soulève le point capital de la bonne adaptation d'une selle au cheval. Si vous voulez creuser ce sujet, nous vous conseillons un blog très riche en informations sur cette question : http://www.saddlefitting.fr/