Le blog des équiciens

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Ethologie équine


Quand le « rien » devient un tout…

Article proposé par Marjorie Vaissière, équicienne aux Crins des Liens et reponsable de l'élevage de Cournet (40).

 

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Arriver près des parcs quand le soleil essaie de percer l’épaisse brume matinale et voir se dessiner dans ce magnifique tableau les silhouettes de nos compagnons équins. Rester là silencieux, à les observer…immobiles, au repos…

Avancer de quelques pas : les oreilles s’agitent, les encolures se lèvent, l’âne braie, un des chevaux fait un appel. Je lance un « bonjour », rien de plus, les encolures se rebaissent, le calme revient….je passe mon chemin laissant aux rayons de soleil le rôle de réveiller la nature. Plus tard, je reviendrai après avoir fait ainsi le tour de tous les parcs.

 

Je travaille chaque jour dans l’optique d’avoir une relation positive avec mes chevaux, qu’ils aient envie de partager des moments avec nous, de se « prendre aux jeux » farfelus des humains. Mais cela n’est pas toujours chose facile. Bien sûr, nous essayons de leur apporter une vie la plus proche de la nature possible (vie de groupe, dehors, alimentation herbe/foin, espace…) et travaillons via le renforcement positif pour développer leur curiosité et l’attrait pour nos « exercices » ; mais cela ne fait pas tout…

 

Je pense sincèrement que la plupart de nos chevaux sont heureux de nous voir : ils viennent à notre rencontre, nous suivent sans avoir besoin de longe ou de licol (même si nous n’avons pas de nourriture)….voire même se « bloquent » au moment de la rentrée dans la parc, restent avec nous quand nous les lâchons et repartent tranquillement vers leurs congénères quand nous leur disons qu’ils peuvent « y aller ». Ils trouvent donc un intérêt (alimentaire, social) à être en notre présence !!

 

Quand de nouvelles personnes arrivent chez nous, habituées aux chevaux de centre équestre, passée la surprise de l’arrivée près de nous des chevaux dès notre entrée dans le parc, vient la question du « comment vous faites », « quel est le secret ? ».

Et alors viennent les réponses sur le renforcement positif, l’observation, l’adaptation, les réponses à leurs besoins… mais plus j’y réfléchis plus la réelle réponse est « RIEN »

 

Le plus grand défi de l’humain est sans doute d’accepter de ne rien faire, de ne rien demander, d’arriver là sans rien espérer, souhaiter, vouloir. C’est de se dire, je vais aller voir les chevaux, sans objectif…être dans l’instant, dans l’échange, laisser faire les choses. Peut être y aura t’il eu interaction ou peut être pas…laisser le choix à l’animal.

 

Dans la vision traditionnelle du cheval, nous avons tendance à aller vers lui toujours avec un objectif : dès sa naissance il faut arriver à le toucher le plus vite possible, lui mettre le licol, qu’il sache suivre, donner les pieds, accepter les soins… accepter le cavaliers, accepter nos demandes plus ou moins précises….faire ce que l’humain veut quand l’humain le veut… et l’humain c’est « toujours plus ». Le cheval lui prend le temps de brouter 15h par jour, de se déplacer au pas, de se poser, de se re-poser. Les allures plus hautes sont destinées essentiellement à la fuite, voire au jeux entre poulains ou jeunes… Le cheval dans la nature a très peu besoin de galoper, sauter ou faire des prouesses physiques, cela n’est souvent qu’un moyen de répondre à un besoin primaire qu’est la fuite, la survie.

 

Aujourd’hui quand l’Humain va à la rencontre de l’Equin, il y a pratiquement toujours une demande émanant de l’Homme : faire du travail à pied, faire du travail monté, faire un soin… Ainsi nous sommes toujours dans le faire…oubliant qu’une relation devrait être basé sur l’Etre…

 

Donc comment revenir à l’être avec le cheval ?

En arrêtant de faire sans cesse…

 

Quand un poulain naît au sein de notre élevage, bien sûr nous observons de loin si tout semble aller bien, mais nous n’essayons pas d’aller le toucher, le caresser. Nous laissons la relation mère-poulain se créer…et nous nous réjouissons de pouvoir assister à ce spectacle. Nous nous occupons de la mère comme à l’accoutumée, mais jamais nous n’allons vers le poulain. Si nous sommes dans son chemin ou que nous avons l’impression d’être trop près, nous nous poussons pour lui laisser son espace. Nous le laissons « être ».

 

Et nous attendons que la rencontre vienne de lui : que petit à petit la curiosité le pousse à venir nous sentir, qu’il étende son encolure, sa tête, le bout de son nez, vers cette chose étrange qui marche sur deux pieds et que maman va voir avec envie. Et là encore surtout nous ne le touchons pas : nous attendons encore et encore que cette rencontre se répète, que le petit nez vienne nous voir sans que la tête et l’encolure soient tendues à leur maximum…

 

Le poulain devient acteur, c’est lui qui entre dans l’action, dans le faire, à son rythme…et cela peut être bien long du point de vue de l’humain toujours pressé. Humain culpabilisé par des normes imposées par une société basée sur le tout, le plus rapidement possible. Puis vient le temps des première gratouilles…du temps passé à juste le regarder, le gratter dans des endroits stratégiques (réponse à un besoin de l’animal) sans rien lui demander, à part d’être lui tout simplement…

 

Puis tout au long de leur vie, les chevaux auront droit, plusieurs fois par semaine, à ces temps où nous allons juste dans le parc, nous poster en « homme passif ». Certains viendront, d’autres non. Certains resteront à côté de nous sans bouger, d’autre viendront nous sentir, nous solliciter. Ce sont ces temps où tous ont le choix, il n’y a pas de contrainte, pas de demande. Nous les accueillons tels qu’ils sont, là où ils en sont à cet instant précis, sans nous mettre de pression, de culpabilité. Sans leur transmettre tout ce bouquet de tensions qui nous traversent au quotidien.

 

Juste être là dans l’instant, répondant à leurs demandes, juste de l’échange et du partage…

Juste un RIEN qui fait… toute la différence.


03/09/2018


Relation homme/cheval : interagir avec la mère pour faciliter l'apprentissage - partie2

Article issu de la Revue de la Médiation Equine N°8 - 2015

 

Synthèse d’études éthologiques réalisées par le CNRS-Université de Rennes1

 

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Parmi les pratiques d’élevage étudiées par l’Université de Rennes 1, l’étape du sevrage a fait l’objet de publications particulièrement instructives pour le sujet qui nous intéresse : comment l’objet de publications particulièrement instructives pour le sujet qui nous intéresse : comment améliorer la future relation du cheval à l’homme. Ainsi, l’importance des contacts sociaux dans le développement comportemental et émotionnel des jeunes chevaux a été étudiée tout d’abord à travers la relation de l’homme à la mère, dans les jours suivants la naissance. L’article précédent montrait à quel point le contact positif de l’homme à la mère, pouvait faciliter la future relation au jeune (voir Partie 1).

 

Le sevrage, en condition d’élevage, représente une autre période charnière car il impose un changement radical de l’environnement social. L’équipe de Rennes a donc étudié l’impact des manipulations de la mère par l’homme, pendant les jours précédant le sevrage. Une semaine avant, les couples mère-jeune ont été rentrés en box, quelques heures par jour. Dans le lot témoins, les juments et leur poulain n’ont eu aucun contact avec l’expérimentateur. Dans le lot expérimental, les mères ont eu des contacts positifs avec l’expérimentateur (brossage, apport de nourriture...), à raison de 15 minutes par jour. Durant la période d’interaction entre l’homme et la jument, l’intérêt du poulain allait croissant alors que la fréquence des comportements dirigés vers la mère (regards, tétées...) diminuait.

 

Les poulains des deux lots ont ensuite été testés (présence passive, test d’approche, test de tolérance d’un tapis de selle), 15 jours puis 30 jours après le sevrage. Une fois séparés de leur mère, les poulains expérimentaux passaient plus de temps à proximité immédiate de

l’expérimentateur. Tous se laissaient approcher et toucher alors que dans le groupe des témoins, plus d’un tiers fuyait le contact. Six poulains expérimentaux sur 8 acceptaient le tapis sur le dos contre seulement 2 poulains témoins sur 8, après une période d’approche bien plus longue. A noter que l’origine paternelle semble influer sur la réactivité des poulains, puisque ceux d’un même étalon tendaient à être plus distants de l’homme, quelque soit la nature du test.

 

Ces résultats confirment l’effet facilitateur de la mère dans l’établissement d’une relation au jeune et pour les futures manipulations, y compris à l’âge de 6 mois, alors que le poulain passe 60 % de son temps à distance de sa mère. On observe cependant de plus fortes variations de comportements à cet âge qu’aux périodes plus précoces, du fait d’une prise d’indépendance du jeune et d’un tempérament individuel plus marqué. Il est donc possible d’influencer positivement la relation à l’homme, par l’intermédiaire de bonnes relations à la mère, depuis la naissance jusqu’au sevrage, mais plus le temps passe, plus les résultats sont aléatoires. Cette médiation mérite donc d’être mise à profit à différents moments de la croissance du jeune.

 

Dans un prochain article, toujours à propos de la qualité de la relation homme-cheval, nous reprendrons une étude de l’université de Rennes 1, montrant l’importance de la présence d’équidés adultes, non aparentés, au moment du sevrage.


 


25/09/2015


Relation homme/cheval : : interagir avec la mère pour faciliter l'apprentissage - partie1

Article issu de la Revue de la Médiation Equine N°7 - 2015

 

Synthèse d’études éthologiques réalisées par le CNRS-Université de Rennes1

 

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La pratique de l’équicie suppose des chevaux confiants et sereins au contact de l’Homme. Un travail d’éducation est nécessaire pour mettre en relation nos chevaux partenaires et les publics. Pour autant, ce travail peut être considérablement facilité par quelques règles

simples d’élevage qu’il est bon d’appliquer soi-même ou de rechercher chez nos fournisseurs d’équidés.

 

Ainsi, selon plusieurs études éthologiques réalisées par le CNRS au cours des dernières années, la période post-natale apparaît nettement comme le moment clé pour faciliter la socialisation à l’homme et préparer une coopération future, confiante et détendue, ce qui

nous importe au plus haut point tant pour le bien-être des chevaux que pour la sécurité de nos publics. De nombreuses études montrent que la nature des contacts entre l’homme et le poulain a un impact capital sur les comportements futurs de l’animal. Mais quels types de contacts sont les plus opportuns ? Il est désormais prouvé qu'une présence passive aura un effet bien plus positif qu’une manipulation avec un niveau élevé de contrainte. Au delà de ce constat, une place de plus en plus importante est donnée à la mère, considérée par les éthologistes comme « médiateur de la relation à l’homme » (Hausberger, Hanry,Richard, 2003). Il est prouvé que l’on peut améliorer sensiblement la relation au poulain en s’occupant exclusivement de sa mère. Une étude a ainsi porté sur un brossage quotidien de la poulinière, pendant 13 minutes, dans les cinq jours suivant la naissance. Les comportements des poulains ont ensuite été testés, révélant que les sujets expérimentaux montrent un intérêt à l’homme deux fois supérieur à celui des sujets témoins. Les premiers ont tous pu être touchés par l’expérimentateur et quasiment tous ont accepté d’avoir un tapis de selle posé sur leur dos contre seulement 36 % des poulains témoins. L’étude conclue que le simple brossage de la jument représente un moyen simple et peu coûteux d’influencer le comportement ultérieur du poulain à l’égard de l’homme, à condition que le poulain ne subisse durant ce temps aucune contrainte et que sa mère se montre confiante vis à vis de l’humain. Cette expérience est d’autant plus intéressante que l’impact de cet apprentissage social, via la mère, aurait un impact plus long que des apprentissages sans modèle, auprès du poulain lui-même.

 

En 2007, une autre étude du CNRS (Sankey, Henry, Hausberger), portant sur l’influence du modèle maternel sur la relation du poulain à l’homme, s’est intéressée aux tâches courantes effectuées au sein d’un élevage, telles la mise du licol, la marche en main, le pansage avec prise des pieds. Les poulains de un à six mois observant les manipulations réalisées sur leur mère, une fois par jour pendant neuf jours, puis apprenant sur eux-mêmes ses manipulations, sans contrainte, ont présenté des résultats nettement plus rapides que les poulains n’ayant pas pu observer les manipulations de leur mère auparavant. Dès l’âge de deux mois, les poulains expérimentaux réussissaient ces tâches alors qu’il a fallut attendre l’âge de trois mois pour le groupe témoins, avec de moins bons taux de réussite. Dans la durée, la mémorisation semble là aussi meilleure via le modèle maternel que lors de l’apprentissage direct.

 

Dans le prochain article, nous aborderons les résultats d’études portant sur l’impact de la période du sevrage et les apprentissages sociaux du cheval (voir Partie 2).


 


25/09/2015


Première approche du renforcement positif

Article issu de la Revue de la Médiation Equine N°6 - 2014

 

Par Hélène Roche, éthologiste équinrme6etho.jpg

 

Les lois et principes de l’apprentissage sont souvent méconnus des cavaliers. Quand il s’agit de parler de renforcements positifs et négatifs, la confusion règne. Utiliser des récompenses au cours d’un apprentissage revient à employer du renforcement positif. Le terme positif est à comprendre dans le sens mathématique d’une addition, et non comme un jugement sur la manière de faire : le cavalier donne un morceau de carotte au cheval qui vient de donner son pied. Le renforcement négatif est à l’inverse, une soustraction : on retire une sensation d’inconfort au cheval qui adopte le comportement désiré (le cheval se porte en avant suite à une action des jambes du cavalier, par exemple).

 

Largement utilisées dans le dressage d’animaux sauvages et des chiens, les récompenses restent rares avec le cheval. Les motivations des propriétaires de chiens et des dresseurs ou des soigneurs en parcs animaliers à les utiliser sont de différents ordres : faciliter le travail quotidien, en obtenant le coopération de l’animal, éviter la contention physique ou chimique pour intervenir sur l’animal (injection, pesée...), améliorer la relation avec l’animal, se faire plaisir, s’amuser... Chez le cheval, seules quelques personnes de spectacle se servent de récompenses. Cependant, elles interviennent rarement au cours de l’apprentissage, mais plutôt dans l’entretien de la motivation du cheval une fois qu’il a appris. Les cavaliers sont souvent réticents à utiliser de la nourriture pour obtenir un comportement, par crainte de débordements (animal qui réclame, excitation, morsures), ou par conviction que le cheval doit faire les choses parce qu’on les lui demande et non avec une contre-partie, qui serait une sorte de paiement ou encore par difficulté de mise en place (Waran et al., 2002).

 

Les études scientifiques prônent une connaissance des principes d’apprentissage et mettent en garde sur les effets négatifs que peuvent avoir des techniques reposant sur l’exploitation de la peur (ISES, 2011). Or avec l’utilisation du renforcement positif, il est démontré que la relation homme-cheval se trouve améliorée (Sankey et al., 2009) et qu’il est possible de dépasser des situations de peur (pour exemples : Ferguson & Rosales-Ruiz, 2001 ; McDonnell, 2000 ; Slater & Dymond, 2011 ; Voith, 1979). Toutefois, cet outil nécessite une manipulation précise et lucide. Sans connaissance sur l’apprentissage, les cavaliers se trouvent souvent en difficulté avec un animal de 500 kg très motivé par la nourriture.

 

Il existe des méthodologies, telles le « clicker training », applicables à différentes espèces (pour exemple : cheval, Bruce, 2009 et Kurland, 2003 ; chien, Pryor, 2005 ; toutes espèces, Ramirez, 1999). Il s’agit davantage d’une philosophie d’approche de l’animal, basée sur le renforcement positif en particulier, plus que d’une nouvelle technique. Elle met en avant l’utilisation du renforcement positif autant que possible, mais pas seulement. La punition négative et le renforcement négatif font aussi partie des outils de ces entraîneurs (Ramirez, 1999). De plus, la connaissance de l’espèce (chien, dauphin, orque, éléphant...) est mise au coeur du système d’éducation des entraîneurs, et la capacité à s’adapter à chaque individu est le fondement de la réussite de cette approche. Qu’il s’agisse de soigner, d’améliorer des gestes pour franchir un obstacle, de résoudre des problèmes de peur ou de faciliter un débourrage, le renforcement positif apporte chez le cheval, des modifications de comportement très rapides. Par ailleurs, plusieurs auteurs pointent du doigt l’importance d’expériences positives pour améliorer la relation homme-cheval (Sankey et al., 2009 ; Slater & Dymond, 2011). Par expérience et en consultant différents formateurs, il ressort que les amateurs rencontrent plus de difficultés à manier cet outil que les professionnels, qui se l’approprient plus vite. Toutefois, l’attente de l’expérimentateur influence souvent le résultat de l’expérience (Despret, 2004 ; Rosenthal& Lawson, 1964). En pédagogie, ce phénomène est connu sous le nom d’effet Pygmalion. Il en est probablement de même entre un dresseur et son cheval : si vous êtes motivé, votre cheval y arrivera !

 

Le site d'Hélène Roche : http://www.ethologie-cheval.fr/

 

 


25/09/2015


Influence de l'environnement quotidien du cheval sur son comportement

Article issu de la Revue de la Médiation Equine N°4 - 2014rme4 etho.jpg

Par Claire Neveux, éthologiste équin, Ethonova (Calvados)

Dans le cadre des séances d’équicie, il importe avant tout d’avoir des chevaux détendus et disponibles afin de garantir la sécurité des personnes accueillies et la qualité de la médiation. Une étude de 2011 réalisée par un groupe d’éthologistes fait le lien entre conditions de vie et comportement. En voici un résumé par l’un de ses auteurs.

 

Les modes de vies imposés aux chevaux influencent leur caractère, leurs comportements et leurs relations, aux autres chevaux mais aussi à l’homme. L’étude menée à l’INRA de Nouzilly avec Léa Lansade, sur deux groupes de jeunes poneys welsh, le montre parfaitement. Le but de cette étude était d’examiner « l’influence des conditions de vie des chevaux sur leur bien-être, leur réactivité émotionnelle et la sécurité des manipulateurs ». Pour cela, deux lots de poulains de un an ont été maintenus pendant douze semaines en condition de vies appauvries ou enrichies. Le lot « appauvri » vivait de façon très proche des conditions généralement rencontrées en centre équestre : en box, sur copeaux, il recevait trois repas de granulés par jour et du foin en milieu de journée, était lâché individuellement au paddock pendant une heure, tous les deux jours. Le lot «enrichi » vivait en box de 4 x 5m, sur de la paille et était confronté à de nombreuses stimulations sensorielles comme des objets nouveaux (bouteilles plastiques, bâches, cordes suspendues...), des odeurs (par la diffusion d'huiles essentielles de cannelle, de thym, de lavande ou de clou de girofle) des objets qui favorisent des comportements d’exploration, une alimentation variée (granulés mais aussi son, pommes, carottes, bouchons de luzerne, foins d’origines différentes...) distribués dans des endroits et des récipients différents. L’enrichissement tactile était constitué par deux tapis et deux brosses fixés au mur à hauteur de la tête et de la croupe, leur permettant de se gratter. L’enrichissement sonore, une heure par jour, prenait la forme de musique classique ou country. La nuit, ce lot était sorti au pré, en groupe, avec une jument adulte. Des tests de réactivité et des observations de manipulations par l’homme ont été réalisés avant la mise en lot, puis après cinq semaines de traitement. Au box, les « enrichis » ont réalisé significativement moins de hennissements, moins de comportements anormaux (grattage du sol, léchage de mur ou de barreaux, coups de pieds dans le mur, hochement de tête...), moins de posture de vigilance et de position "oreilles vers l'arrière" et davantage de périodes de repos couché. Enfin, ils étaient plus faciles à manipuler et manifestaient moins de comportement de défense dans leurs échanges avec l’homme, par exemple en se laissant mettre le licol ou en marchant en longe beaucoup plus facilement.

 

L’enrichissement sensoriel, social et cognitif permet donc d’améliorer le bien-être du cheval, de réduire son émotivité et de limiter ses comportements dangereux envers cheval, de réduire son émotivité et de limiter ses comportements dangereux envers l’homme, à manipulations égales. A chacun de réfléchir à la façon possible d’enrichir l’environnement des chevaux avec lesquels il travaille, en sachant que cet enrichissement permet de plus d’améliorer les performances d’apprentissage des chevaux.

 

Pour en savoir plus : étude de L. Lansade, Neveux, Valenchon et Levy, publiée dans les actes de la 37ième journée de la Recherche Equine du 24 février 2011.

 

 

 

 


25/09/2015